lundi 28 avril 2008

Dure soirée


Voici un texte que j'ai écrit, un soir de ... d'émotivité à haut degré, disons.

Je trouve que ces fortes émotions font naître de si beaux textes ...

... Mais, en même temps, j'aime mieux les éviter. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ne les trouve aucunement agréables !

Alors donc, je vous partage ce texte.

Bonne lecture ?


« Mélangée, ce soir, c'est le mot qui me décrit.

Vous savez, j'ai tendance à me faire certaines illusions pas toujours vraies à propos de certaines personnes. Illusions ... non, en fait, je ne sais pas trop. C'est peut-être moi qui change, qui sait. Oui, je change. Mais pourquoi ? Parfois, ç'a du bon. Parfois, non. Je ne sais plus quoi penser. Je pleure. Les larmes abondent dans mes yeux, j'ai peine à voir cette feuille. Les sanglots secouent mon corps, j'essaie de les taire. Je ne veux pas que quelqu'un les entende. J'aimerais et rêve tant d'un jour, me faire consoler, mais, en même temps, l'orgueil me prend par surprise. Je dois me montrer forte. Malgré mon hypersensibilité. Tout me touche. Tout m'émeut.

Reste que je me déçois. Mon entourage me conseille. Ces conseils sont-ils bons ? Mon âme me conseille. Et est automatiquement contredite par ma conscience. J'ai des idées, je ressens des choses. Mais j'ai peine, parfois, à les dire. C'est dur. J'accumule mes tristesses, mes colères. Et, comme ce soir, tout éclate, la goutte de trop est arrivée. Le barrage cède et je pleure pendant des heures.

Des choses m'énervent, m'attristent. Et c'est humain. Mais j'accumule le tout. Je ne les dis pas, de peur de défaire la perfection que j'aimerais atteindre dans certaines relations. Mais quand mes émotions raflent de près le ras bord, je deviens froide. Mes réflexions ne sont plus les mêmes. J'ai toujours besoin de penser. Et le processus me semble long, les pensées semblent prendre une éternité à se développer dans mon esprit. Je suis plongée au plus profond de moi-même et mes contacts avec les gens écopent. Mademoiselle Joëlle, j'ai une grave nouvelle pour vous. Vous n'êtes pas parfaite. Vous êtes ... humaine.

Mais pourquoi ? Je regarde ce ciel et il semble vouloir pleurer avec moi. Pourtant, des gens plus heureux doivent regarder ce ciel et se dire qu'il est joli et romantique. Pas moi. Réflexions obligent. La conscience domine. Le coeur a pris le bord. La tête mène. Ou rien, tout simplement. Suis-je folle ? Pourquoi est-ce que je pleure ainsi ? Ces derniers temps, je vivais le parfait bonheur. J'accumulais ? Je ne me rendais pas compte. Accumulais quoi ? Aucune idée.

Les fortes lumières de la salle de bains m'observent. Le carrelage de céramique semble me comprendre. Mes pieds nus le touchent. Ou est-ce la céramique qui touche mes pieds ? C'est froid. Je sens des courants d'air sur ma peau. Je suis sensée aller me doucher. Mais je reste de marbre. Je pense. Encore.

N'allez pas penser que j'ai un problème de santé mentale. Docteure Joëlle l'a annoncé ; Joëlle est humaine. Elle a craqué. Mais pas de là à tomber en dépression. Simplement que ces larmes n'avaient plus leur place dans son corps. Peut-être y faisait-il trop chaud ?

Dans ma tête, ça cogne. Oui, entrez ? Personne. C'est les sanglots qui font ce vacarme.

J'ai ressenti quelque chose. Je l'ai dit. Je n'aurais peut-être pas dû. Non, c'est peut-être bien que je l'aie fait. Ça peut peut-être faire avancer les choses. Mais c'est dur. J'en souffre. Je ne me comprends plus. Cet état d'âme, qu'est-ce ? Es-tu folle, Joëlle ? Non, ça va aller, l'espoir est avec toi. Mais je veux tellement que personne ne m'en veuille. Oh là là.

Je me lève. Me dirige vers le miroir, ami ou ennemi, dépendant. Aujourd'hui, c'est mon ami. Il semble vouloir me réconforter. Du moins, il me fait voir la vérité. J'ai les yeux rouges et bouffis. Il y a une rivière sur mon visage. Respire. La respiration écope, elle aussi, les sanglots y sont pour quelque chose. Mais rien de grave.

Si je voulais vous représenter mon état mental, pensez à un navire. C'est moi. Et ma tête, c'est la mer. Mon état d'âme, le fait que je sois mélangée, indécise, c'est la tempête. Les vagues se succèdent et sont violentes, ça, c'est mes sanglots.

Puis soudain, la tempête se calme. Je vais aller prendre ma douche, tout compte fait ... »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Jo j'adoore ton blog
Ta facon d'écrire pis toute la
<33
xx